Avec 6556 nouveaux cas en 2012, le cancer de l’estomac est un des plus fréquents en France. La bactérie Helicobacter pylori est responsable d’au moins 80 % des cancers de l’estomac. Elle provoque chez la personne infectée une inflammation chronique de la muqueuse gastrique, c’est-à-dire une gastrite. L’acquisition d’H. pylori se fait pendant l’enfance et l’infection persiste toute la vie si elle n’est pas traitée. Le plus souvent, elle passe inaperçue mais peut provoquer des troubles digestifs ou évoluer vers une ulcère, c’est-à-dire une plaie de l’estomac plus étendue. Toutefois, 1 % des personnes infectées par la bactérie développent un cancer gastrique. Un traitement antibiotique en vue de l’éradication de la bactérie est donc nécessaire.
Quels sont les FACTEURS DE RISQUE du cancer de l’estomac ?
Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’une maladie. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Les principaux facteurs de risque reconnus du cancer de l’estomac sont :
- une gastrite chronique causée par H.pylori,
- le tabagisme et la consommation d’alcool,
- une alimentation riche en produits salés et pauvre en légumes et en fruits frais,
- des antécédents familiaux de cancer de l’estomac (parents, frères, sœurs, enfants)
- une prédisposition génétique augmentant le risque de développer un cancer de l’estomac (syndrome de Lynch ou mutation du gène CDH1),
- avoir un ou plusieurs parents proches qui ont développé un cancer de l’estomac, en particulier à un âge jeune,
- la maladie de Biermer (gastrite entrainant une carence en vitamine B12 et un déficit en globules rouges),
- un antécédent de chirurgie gastrique (ce risque augmente à partir de 10-15 ans après l’intervention).
Quels sont les MOYENS DE PREVENTION du cancer de l’estomac ?

- Diagnostic des infections à H.pylori :
- Dépistage de l’entourage d’un patient suivi pour un cancer de l’estomac :
- un test respiratoire ou une sérologie, réalisables en laboratoire de biologie médicale, pour les patients de moins de 45 ans.
- une fibroscopie digestive, pour les patients de plus de 45 ans.
- Autres situations :
ET ENSUITE ?
Si la présence de la bactérie est confirmée, le médecin proposera un traitement adapté pour l’éliminer, et ainsi éviter la survenue d’un ulcère et réduire le risque de développer un cancer de l’estomac. Il s’agit d’une association de plusieurs antibiotiques, à prendre pendant 10 ou 14j. Plus le traitement de l’infection a lieu tôt plus il est efficace pour prévenir l’apparition d’un cancer de l’estomac.
Au moins 4 semaines après la fin du traitement antibiotiques, un test respiratoire est systématiquement réalisé au laboratoire. Il permet de contrôler l’éradication de la bactérie et donc de s’assurer de l’efficacité du traitement.
Comment dois-je préparer le test respiratoire ?
Il doit être réalisé :
- au moins 4 semaines après l’arrêt des antibiotiques
- et au moins 2 semaines après l’arrêt des IPP
- au moins 24h après l’arrêt des antiacides et des pansements gastro-intestinaux
Information réalisée à partir du thésaurus dirigé par la société Nationale Française de Gastro-entérologie (juin 2019), des recommandations de diagnostic et de traitement de l’infection par H. pylori de l’HAS (mai 2017),
Pour aller plus loin, des brochures sont disponibles : InCa (2018) : https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Infections/Infection-par-H.-pylori-et-cancer-de-l-estomac Brochure HAS (2019) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-03/helicobacter_recherche.pdf
mise à jour août 2019