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Préconisations du laboratoire
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Rappel sur la réglementation : ordonnance du 13 janvier 2010
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Ordonnance n° 2010-49 du 13 janvier 2010 relative à la biologie médicale modifiant le code de la santé publique
Définition de l’examen de biologie médicale
Art. L. 6211-1 -Un examen de biologie médicale est un acte médical qui concourt à la prévention, au dépistage, au diagnostic ou à l’évaluation du risque de survenue d’états pathologiques, à la décision et à la prise en charge thérapeutiques, à la détermination ou au suivi de l’état physiologique ou physiopathologique de l’être humain.
Art. L. 6211-2 -Un examen de biologie médicale se déroule en trois phases :
- La phase pré-analytique, qui comprend le prélèvement d’un échantillon biologique sur un être humain, le recueil des éléments cliniques pertinents, la préparation, le transport et la conservation de l’échantillon biologique jusqu’à l’endroit où il est analysé ;
- La phase analytique, qui est le processus technique permettant l’obtention d’un résultat d’analyse biologique ;
- La phase post-analytique, qui comprend la validation, l’interprétation contextuelle du résultat ainsi que la communication appropriée du résultat au prescripteur et, dans les conditions fixées à l’article L. 1111-2, au patient, dans un délai compatible avec l’état de l’art.
Cadre juridique fixant la responsabilité du biologiste médical concernant l’ensemble des phases de l’examen de biologie médicale
Art. L. 6211-11 -Le biologiste-responsable du laboratoire de biologie médicale auquel le patient s’est adressé conserve la responsabilité de l’ensemble des phases de l’examen de biologie médicale, y compris lorsque l’une d’elles, dans les cas prévus au présent titre, est réalisée, en tout ou en partie, par un autre laboratoire de biologie médicale que celui où il exerce, ou en dehors d’un laboratoire de biologie médicale.
Art. L. 6211-13 -Lorsque la totalité ou une partie de la phase pré-analytique d’un examen de biologie médicale, ne peut être réalisée dans le laboratoire de biologie médicale, elle ne peut l’être que dans un établissement de santé, au domicile du patient, ou dans des lieux permettant la réalisation de cette phase par un professionnel de santé, sous la responsabilité d’un biologiste médical et conformément aux procédures qu’il détermine…
Art. L. 6211-14 -Lorsque la totalité ou une partie de la phase pré-analytique de l’examen n’est réalisée ni dans un laboratoire de biologie médicale, ni dans un établissement de santé, une convention signée entre le représentant légal du laboratoire et le professionnel de santé ou, le cas échéant, entre le représentant légal du laboratoire et le représentant légal de la structure dans laquelle exerce ce professionnel de santé fixe les procédures applicables.
Art. L. 6211-15 -Lorsque la totalité ou une partie de la phase pré-analytique de l’examen est réalisée en dehors du laboratoire et dans un établissement de santé dont relève ce laboratoire et que le professionnel de santé qui réalise cette phase n’appartient pas au laboratoire mais exerce au sein de l’établissement de santé, les procédures applicables sont déterminées par le biologiste-responsable du laboratoire de biologie médicale. Le directeur de l’établissement veille a leur application.
Art.L. 6211-17 -Lorsque le prélèvement d’un échantillon biologique est réalisé par un auxiliaire médical au domicile du patient, le biologiste médical détermine au préalable les examens à réaliser et les procédures applicables.
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L’examen de biologie médicale : de la prescription au rendu des résultats
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- Préambule
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Les modalités de prélèvement, de conservation, de transport des échantillons biologiques doivent répondre aux dispositions obligatoires de l’ordonnance du 13 janvier 2010 et du Guide de Bonne Exécution des Analyses de Biologie Médicale (GBEA), aux exigences de la norme ISO EN 15189 et du SH REF 02 et à la réglementation régissant les transports ( ADR 6.2.2 classe B).
La phase pré-analytique, qui comprend le prélèvement d’un échantillon biologique sur un être humain, le recueil des éléments pertinents, la préparation, le transport et la conservation de l’échantillon biologique jusqu’à l’endroit où il est analysé, est sous la responsabilité du biologiste médical (Art. L. 6211-13).
Le prélèvement est réalisé en fonction des examens demandés et selon la procédure opératoire s’y rapportant en respectant les règles d’hygiène et de sécurité ainsi que les règles d’élimination des déchets potentiellement contaminés. Les renseignements pertinents, notamment cliniques, permettant la prestation de conseil sont transmis au biologiste médical.
- Prescription
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La prescription est le point de départ de tout examen de biologie médicale, sa lisibilité et l’identité du patient sont indispensables. Mentions obligatoires sur la prescription :
- Date
- Identification du médecin et numéro ADELI ou RPPS, signature
- Nom et prénom(s) du patient, Nom de naissance éventuellement, date de naissance et sexe
- Type de prélèvement et site anatomique d’origine, le cas échéant
- Nature des examens de biologie médicale
Certains examens de biologie médicale nécessitent un consentement du patient et une attestation de consultation. Un formulaire complété par le prescripteur et/ou par le patient doit être joint à l’ordonnance, sinon l’examen ne peut pas être effectué. Deux types de formulaires existent : un pour le dépistage anténatal de la trisomie 21 et un pour les recherches génétiques (pour obtenir un exemplaire, se rendre sur le site internet du laboratoire, espace «professionnels de santé»).
Cas particulier de l’ajout d’examens complémentaires
A l’initiative du biologiste médical ou bien à la demande du prescripteur (qui transmet une prescription dans un second temps), il est parfois possible d’effectuer un examen complémentaire sur un échantillon déjà transmis au laboratoire si les conditions de conservation le permettent (information précisée dans le manuel de prélèvement – liste des principaux examens de biologie médicale et préconisations / colonne « délai maximum de réalisation de l’examen sur échantillon adéquat conservé au laboratoire »).Cas particulier de la demande d’examens de biologie médicale sans prescription
L’ordonnance du 13 janvier 2010 prévoit la possibilité de réaliser des examens de biologie médicale à la demande du patient sans prescription. « Art. L. 6211-10 – Un examen de biologie médicale peut également être réalisé à la demande du patient, dans les conditions de remboursement et d’information déterminées à l’article L. 162-13-2 du code de la sécurité sociale ».
Dans ce cas précis, le patient doit obligatoirement se rendre au laboratoire pour être informé et signer le document qui précise les conditions de réalisation et les modalités de remise des résultats. Les examens doivent être réglés avant le prélèvement. Les tarifs pratiqués sont identiques à ceux pratiqués dans le cadre d’une prescription médicale. - Prélèvement
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Le prélèvement doit être réalisé par un professionnel de santé habilité, que celui-ci appartienne ou non au personnel du laboratoire.
Les modalités de prélèvement propres à chaque paramètre indiquées dans ce manuel de prélèvement doivent impérativement être respectées:
- Le non respect des consignes de prélèvement constitue un critère majeur(non-conformité) et peut altérer(conservation tubes).
- En cas de difficulté rencontrée lors du prélèvement, noter vos remarques sur la fiche de suivi médical qui se trouve dans les boîtes destinées aux prélèvements sanguins ou qui accompagne le matériel à prélèvement pour les prélèvements microbiologiques.
- Certaines analyses nécessitent un matériel particulier qui peut être fourni sur demande au laboratoire (ex : flacons pour hémoculture, tubes spéciaux pour le dosage des oligo-éléments…).
- Plusieurs tubes de même couleur peuvent être nécessaires (consulter la liste des analyses).
- Ne pas hésiter à prélever plusieurs tubes de même couleur si le nombre d’analyses demandées est important.
- Il est rappelé qu’il est strictement interdit de re-capuchonner des aiguilles ; elles doivent être éliminées dans des récipients adaptés. Ne jamais les remettre dans la boîte à prélèvement ! Cet acte constitue une faute professionnelle et ces boites seront immédiatement détruites ainsi que les échantillons qu’elles contiennent.
- Identification des tubes ou flacons
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Les prélèvements destinés à être transmis à un laboratoire de biologie médicale doivent être parfaitement identifiés.
Le nom de naissance, le nom marital, le prénom, la date de naissance et la civilité du patient, sont demandés par le professionnel de santé au moment du prélèvement si cela est possible (le patient décline lui-même son identité = identification positive).
Le biologiste médical à qui a été transmis l’échantillon le refuse s’il n’est pas conforme aux exigences du manuel de prélèvement. Il en informe le prescripteur, le patient et le professionnel de santé qui a effectué le prélèvement.Remarque : lorsqu’un prélèvement est effectué à l’extérieur du laboratoire, des étiquettes personnalisées sont transmises au patient, en même temps que le compte-rendu ; elles sont destinées à faciliter votre travail (Veiller à coller cette étiquette sans masquer le niveau de l’échantillon dans le tube).
Cas particulier des prélèvements d’immuno-hématologie (groupe sanguin, RAI)
Aux règles de base, décrites ci-dessus, concernant le prélèvement et l’identification de tout échantillon biologique, se rajoutent des textes réglementaires propres à l’immuno-hématologie (groupes sanguins et recherche d’anticorps irréguliers RAI) qui engage la responsabilité des préleveurs et du laboratoire en cas de geste transfusionnel.
Décret du 6/04/2002 :
« Un groupage sanguin ABO-RH1 valide est réalisé sur deux prélèvements différents à raison d’une détermination par prélèvement »La réalisation de deux prélèvements différents se justifie, dans l’esprit de la réglementation, par le fait de renouveler deux fois la vérification de l’identité et la bonne identification des échantillons. Idéalement, ces deux prélèvements sont à réaliser à des jours différents et par des préleveurs différents. Néanmoins, du fait du caractère parfois urgent de cet examen, il est admissible qu’un même préleveur effectue ces deux prélèvements le même jour. Bien entendu, pour respecter l’esprit de la réglementation, ces deux prélèvements doivent être parfaitement distincts en reprenant totalement tout le processus d’un prélèvement : cela signifie donc 2 prises de sang bien séparées, la bonne identification complète des échantillons selon les règles précisées ci-dessous, le remplissage complet de deux fiches de demande d’examens et l’utilisation de deux boites distinctes.
Préconisations d’identitovigilance
Nous préconisons, ci-dessous, les règles suivantes pour optimiser le processus d’identitovigilance lors de chaque prélèvement d’immuno-hématologie :- Vérification de l’identité complète du patient en lui faisant épeler les éléments :
NOM DE NAISSANCE + NOM MARITAL + DATE DE NAISSANCE + SEXE.
En cas de difficultés, l’utilisation de la carte nationale d’identité est justifiée. - Identification manuscrite obligatoire des éléments ci-dessus, sur les tubes. Attention, l’utilisation du nom de jeune fille est primordiale chez les femmes puisqu’il est le seul à ne pas être susceptible de changer au cours de l’existence. (Remarque : il est possible d’utiliser les étiquettes pré-identifiées que certains patients possèdent puisqu’elles comportent, à priori, les renseignements nécessaires. Cela n’occulte surtout pas la nécessité de contrôler les éléments inscrits sur l’étiquette).
- Remplissage complet du bon de prélèvement
Carte de groupe
La carte de groupe ne pourra être délivrée que lorsque les deux prélèvements ont été effectués et analysés par le même laboratoire (pas de carte à l’issue de la première détermination). Une carte de groupe complète est un document non susceptible de modification ; elle doit être conservée précieusement par le patient. - Vérification de l’identité complète du patient en lui faisant épeler les éléments :
- La fiche de suivi médical et/ou la fiche de renseignements cliniques
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Tout échantillon doit être accompagné d’une prescription et d’une fiche de suivi médical ou d’une fiche de renseignements cliniques. Celles-ci doivent être complétées avec le plus grand soin.
La concordance entre identification des échantillons, prescription et fiche de suivi médical sera systématiquement vérifiée à la réception et toute anomalie pourra entraîner le refus de l’échantillon.La nouvelle réglementation demande au biologiste médical de réaliser l’interprétation contextuelle du résultat (article L 6211-2 de l’ordonnance du 13 janvier 2010). Cette étape ultime d’un examen de biologie médicale nécessite une collaboration étroite avec les acteurs du prélèvement. En effet, les renseignements clinico-épidémiologiques mais aussi les renseignements relatifs aux traitements médicamenteux des patients et les renseignements sur les modalités de prélèvement et de transport seront autant d’éléments qui permettront d’apporter les commentaires pertinents aux résultats et ainsi d’améliorer les soins prodigués aux patients.
La feuille de prescription qui va permettre la réalisation de cette prestation de conseils est constituée de la prescription médicale ou de la demande d’examens et des éléments cliniques pertinents (fiche de suivi médical, fiche de renseignements cliniques…).Sur cette fiche doivent être mentionnées les informations concernant :
- LE LABORATOIRE DESTINATAIRE DU PRELEVEMENT
- LE PRELEVEUR (nom+ n° de téléphone)
- L’ECHANTILLON : date et heure de prélèvement
- LE PATIENT :
- IDENTIFICATION : NOM/PRENOM DU PATIENT – SEXE – DATE DE NAISSANCE – ADRESSE
- RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS
Toute prise en charge des patients en tiers payant ne pourra se faire que si le numéro de sécurité sociale, la caisse de sécurité sociale (adresse et type d’exonération éventuellement), la mutuelle (adresse et n°AMC) sont communiqués au laboratoire. Transmettre une photocopie des documents justificatifs.
Ces renseignements sont indispensables pour éviter les homonymies très fréquentes, pour permettre d’associer en toute certitude le dossier d’un patient à ses antériorités et pour assurer la bonne prise en charge administrative des dossiers. Des étiquettes nominatives sont éditées et adressées aux patients connus qui ont un suivi biologique. Collées sur la fiche de suivi, elles fournissent les renseignements nominatifs mais attention aux interversions entre les époux.
Un modèle de fiche de suivi et de prélèvement pour demande de groupe et/ou de RAI est à votre disposition en cliquant sur ce lien. - RENSEIGNEMENTS THERAPEUTIQUES
En cas de dosage de médicament, conformément à la Nomenclature des Actes de Biologie Médicale, les informations suivantes doivent être transmises au laboratoire : date et heure du prélèvement, poids et taille du patient, renseignements posologiques (nom du médicament, quantité administrée, voie d’administration, fréquence, date de début de traitement et/ou de modification de posologie), raisons de la prescription (recherche d’efficacité et/ou de toxicité). Un modèle de fiche de renseignements est à votre disposition en cliquant sur ce lien.
- RENSEIGNEMENTS CLINIQUES
L’ordonnance du 13 janvier 2010 relative à la réforme de la biologie médicale rend obligatoire :
- l’interprétation des résultats.
- le conseil ou les recommandations se rapportant aux examens
A ces fins, dans ce manuel de prélèvement, vous trouverez dans la dernière case de la « liste des principaux examens de biologie médicale et préconisations », les analyses pour lesquelles ces renseignements sont indispensables et la nature des indications à recueillir. D’autre part, dans le chapitre « prélèvements à visée microbiologique », pour chaque type de prélèvement, les modalités pratiques de leur réalisation et la nature des renseignements à recueillir sont précisées.
Les données recueillies doivent être reportées sur la fiche de suivi médical ou sur la fiche de renseignements.Remarque : En microbiologie, l’aspect des lésions est un élément important et souvent indispensable pour interpréter les résultats de l’examen. Nous vous incitons à envoyer le cliché photographique des lésions observées à l’adresse email suivante info@lxbio.com ou bien par MMS au 06 73 11 38 70 accompagné du nom, du prénom et de la date de naissance du patient.
- Conservation des échantillons avant acheminement au laboratoire et conditions de transport
- Les échantillons sanguins nécessitent d’être conservés à une température stable, en évitant le plus possible les chocs thermiques et les vibrations. Selon les analyses,
les conditions de température à respecter pour la conservation des échantillons avant l’arrivée au laboratoire, sont précisées dans ce manuel de prélèvement.
Dans certains cas, le prélèvement doit impérativement être réalisé au laboratoire.
La qualité de l’examen de biologie médicale est plus facilement maîtrisée lorsqu’il est prélevé au laboratoire.Attention au stockage des tubes même vides : les tubes de prélèvement sous vide ne sont pas en verre mais en PVC améliorant leur résistance aux chocs mais se déformant sous l’effet de la chaleur. La découverte de tubes déformés dans les boites à prélèvement montre que ceux-ci ont été stockés dans des conditions qui peuvent altérées les propriétés des anticoagulants contenus à l’intérieur.
- Délai de rendu et transmission des résultats
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Les résultats d’examens sont transmis dans le respect des dispositions réglementaires permettant de sauvegarder le secret professionnel
Un compte-rendu est transmis au patient et au médecin prescripteur (éventuellement à d’autres médecins conformément à ce qui peut être noté sur la fiche de suivi médical ou la prescription).
Le compte-rendu des résultats peut être remis à un tiers, sur la demande du patient, sous pli cacheté et sans aucun commentaire.LxBIO dispose d’un serveur de résultats sécurisé accessible depuis le site www.lxbio.fr.
L’accès au serveur de résultats nécessite une demande auprès de notre laboratoire. - Hygiène-Sécurité-Déchets
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Le laboratoire met à la disposition des préleveurs l’ensemble du matériel et des consommables nécessaires à la bonne pratique des prélèvements conformément aux exigences réglementaires. Ils sont conditionnés dans des boîtes individuelles respectant la réglementation en vigueur concernant le transport des échantillons biologiques.
La gestion et l’élimination des déchets contaminés et piquants doivent être assurées par le préleveur. L’aiguille doit être éliminée dans des collecteurs dédiés y compris les aiguilles sécurisées (récipient non susceptible d’être transpercé et qui sera fermé hermétiquement une fois plein – norme NF X 30-500).
Il est rappelé que le personnel du laboratoire réceptionnant les prélèvements ne doit en aucun cas être en contact avec des aiguilles utilisées même re-capuchonnées. Les échantillons biologiques analysés seront éliminés selon la procédure en vigueur au laboratoire en respectant la législation sur l’élimination des déchets de soins. - Réalisation en urgence des examens de biologie médicale
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Des dispositions ont été mises en place au laboratoire pour permettre une gestion efficace des examens de biologie médicale demandés dans le cadre de l’urgence. Des sachets rouges permettent d’identifier les boites à prélèvements contenant des échantillons de ce type.
Le prescripteur (en le mentionnant sur la prescription ou en informant directement le laboratoire) et le biologiste médical sont les seuls à pouvoir juger du caractère urgent ou non de la réalisation des examens.
Principales causes d’erreurs ou problèmes rencontrés et conséquences
- Sur le matériel utilisé
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- Non respect des préconisations Tube / Prélèvement → Analyse irréalisable → Patient à reprélever.
- Aiguilles souillées dans les boîtes → Risque majeur de contamination du personnel → boite à prélèvement immédiatement détruite y compris les échantillons.
- Tubes ou récipients mal rebouchés ou sans boîte de transport → Défaut d’hygiène, risque de casse, non respect des règles relatives au transport des échantillons biologiques, risque de contamination lors de la manipulation ou du transport et modification des caractéristiques de l’échantillon.
- Sur l’identification
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- Aucune identité → NON CONFORMITE MAJEURE et il y a REFUS de l’échantillon.
- Erreur d’identité → Attribution des résultats à un autre patient (attention aux interversions des étiquettes pré-imprimées entre époux).
- Discordance entre identité des tubes ou récipients et prescription et/ou fiche de suivi médical → NON CONFORMITE MAJEURE, REFUS de l’échantillon sauf si le préleveur peut engager sa responsabilité par écrit (télécopie adressée au laboratoire par exemple).
- Plusieurs échantillons de patients différents dans la même boîte → NON CONFORMITE MAJEURE, trop grand risque de confusion de tubes.
- Etiquettes d’identification du patient mal positionnées sur le tube : impossibilité de vérifier le niveau de remplissage et perte de temps.
- Sur le prélèvement
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- Ordre des tubes non respecté
Malgré les progrès apportés par les dispositifs de prélèvement sous vide, les contaminations croisées lors des changements de tubes sont toujours possibles.
Il faut savoir que l’EDTA (anticoagulant contenu dans les tubes avec bouchon de couleur lavande) est très riche en potassium ; il doit donc être prélevé après le tube pour ionogramme. Le fluorure (anticoagulant contenu dans les tubes avec bouchon de couleur grise) contient un agent provoquant l’hémolyse. Il doit donc être prélevé après le tube hépariné et le tube EDTA. - Transvasement d’un échantillon de sang d’un tube à un autre
NE JAMAIS TRANSVASER le sang d’un tube dans un autre quelqu’en soit le motif (risque d’interférences de dosage et donc de résultats non interprétables ou erronés). - Incident lors du prélèvement
Les incidents lors des prélèvements, notamment lorsque le préleveur rencontre des difficultés lors de la prise de sang, doivent être signalés au biologiste médical qui pourra interpréter le résultat en connaissance de cause.
L’exemple le plus connu d’interférence est bien évidemment l’hémolyse in vitro. Celle-ci peut survenir lorsque le garrot est maintenu trop longtemps en place ou lors d’aspiration violente. Le schéma ci-dessous montre l’impact de l’hémolyse sur des paramètres biochimiques courants. -
Influence de l’hémolyse sur le dosage de certains paramètres “Samples : From the patient to the laboratory » Guder W.G., 2003, éditions Wiley VCH
- Mauvaise homogénéisation des tubes avec anticoagulant
Agitation insuffisante → risque de coagulation : la présence d’un caillot ou de microcaillots peut rendre l’analyse irréalisable ou fausser son résultat mais également boucher les automates analyseurs et les mettre en panne en retardant le rendu des résultats.
Agitation trop vive → risque d’hémolyse : interférence sur le résultat de certaines analyses - Tube insuffisamment rempli
Impossibilité de contrôler un résultat.
Impossibilité de réaliser toutes les analyses et/ou la sérothèque
Rappel : le tube citraté doit être rempli au moins à 80 %. Le non-respect des proportions sang/anticoagulant peut conduire à des résultats erronés. - Tube préconisé non prélevé → Analyse non réalisable
La glycémie n’est pas stable lorsque l’échantillon est recueilli sur tube « sec » ou « héparinate de lithium ». Un anti-glycolytique (ex : fluorure de sodium) est obligatoire.
Stabilité de la glycémie
Dans le schéma ci-dessous, on note la baisse rapide du glucose dans le sang en l’absence de fluorure de sodium.
en présence ou non d’antiglycolytique
“Samples : From the patient to the laboratory »
Guder W.G., 2003, éditions Wiley VCH
- Ordre des tubes non respecté
- Sur les modalités de prélèvements
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- Absence du nom du préleveur → impossibilité de joindre celui-ci pour obtenir des renseignements ou reprélever
- Absence d’indication de la date et de l’heure des prélèvements → pas de contrôle possible du délai écoulé entre le prélèvement et la réalisation de l’analyse.
- Jeûne non respecté
Interprétation incorrecte des analyses, résultat majoré ou minoré selon le paramètre, résultats erronés pouvant entraîner un acte thérapeutique inadapté, résultat nécessitant un contrôle… -
Variations des concentrations de certains analytes 2 heures après un repas standard
“Samples : From the patient to the laboratory »
Guder W.G., 2003, éditions Wiley VCH - Prélèvement non effectué à distance du repas
La turbidité du sérum prélevé en période post-prandiale peut également modifier certains résultats, selon les techniques de dosage utilisées ( le système analytique pouvant être affecté par la lipémie post-prandiale). -
Influence de la lipémie sur la détermination de la concentration de certains analytes (variable selon le type d’automate)
“Samples : From the patient to the laboratory »
Guder W.G., 2003, éditions Wiley VCH - Importance du stress → provoque la sécrétion de certaines hormones (ex : prolactine, cortisol…).
- Rythme circadien propre à certains analytes (voir tableau page suivante) → certains paramètres sont sensibles aux variations nycthémérales (jour/nuit) et imposent des prélèvements à des horaires précis notamment le matin entre 8 et 10 heures, afin de comparer les dosages successifs.
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Tableau des variations circadiennes de certains paramètres biologiques
- Sur la conservation, le transport, le délai
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- En cas de choc thermique → analyse irréalisable ou résultats erronés
- Délai d’acheminement dépassé → modification qualitative et quantitative des constituants à doser, résultats non fiables.
Il n’y a pas de règle unique. Certains prélèvements doivent éviter le froid. D’autres au contraire doivent être conservés à +4°C, tandis que la majorité des prélèvements seront plus stables à température ambiante (entre 15 et 27 °C).
De fausses hyperkaliémies peuvent ainsi être engendrées par une conservation à + 4°C, tandis que des hypokaliémies sont constatées quand les échantillons sont stockés à des températures élevées en période estivale. - Sur les renseignements cliniques non communiqués
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- Impossibilité de réaliser les prestations de conseil obligatoires.
Préciser les pathologies connues, le contexte de la demande, l’hypothèse envisagée. - Traitement en cours et posologie non communiqués → interprétation du dosage des médicaments non réalisable (réajustement inadéquat de posologie avec risque de
sous-dosage ou de surdosage).
Ces informations sont importantes à maîtriser pour différentes raisons :
- L’examen biologique sert à surveiller ce traitement (ex : tests d’hémostase)
- Le traitement peut interférer avec l’analyse (traitement antibiotique et ECBU par exemple)
- Statut gravidique → La grossesse entraîne des variations physiologiques de très nombreux paramètres. Les valeurs de référence indiquées dans les comptes-rendus de résultats n’étant pas adaptées à la situation gravidique, l’interprétation peut être erronée.
- Impossibilité de réaliser les prestations de conseil obligatoires.
- Sur les renseignements administratifs non communiqués
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Bons de demande incorrectement ou incomplètement renseignés :
- Création d’un nouveau patient dans la base de données du laboratoire → L’absence d’identification complète nous empêche d’attribuer un nouveau dossier à un patient connu et donc de récupérer les antériorités des examens de biologie médicale.
- Pas de numéro de Sécurité Sociale ou de carte d’affiliation à une mutuelle à jour → impossibilité de prendre en charge le patient en tiers payant, une facture lui sera adressée.
Réalisation du prélèvement sanguin
- Prélèvement veineux
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- Désinfection hygiénique des mains (lavage au savon antiseptique et/ou application d’une solution hydro-alcoolique) et port réfléchi des gants
- Identification positive du patient (le patient doit déclarer lui-même son identité et sa date de naissance)
- Contrôle de l’enregistrement de la prescription
- Contrôle de la conformité des conditions de prélèvement (préconisations du laboratoire respectées)
- Recueil des renseignements pertinents nécessaires à la réalisation de la prestation de conseil.
- Sélection des tubes de prélèvement (nature et nombre) en fonction des examens prescrits.
- Vérification de leur date de péremption
- Pose du garrot juste avant le prélèvement et pendant une durée inférieure à 1 mn si possible.
- Réalisation du prélèvement après désinfection soigneuse de la peau (si cathéter de perfusion ou fistule artério-veineuse, prélever toujours le bras opposé).
- Respecter l’ordre de remplissage des tubes préconisé par le laboratoire :
Bleu → Rouge → Vert → Violet → Gris ou Citrate → Sec → Hépariné → EDTA → Fluorure - Respecter le volume de remplissage pour les tubes avec anticoagulant liquide (tube citraté) et les tubes secs de 7 ml.
- Elimination de l’aiguille dans la boîte pour déchets piquants contaminés immédiatement après le prélèvement.
- Homogénéisation des tubes par 8 retournements successifs lents.
- Identification des tubes dès la fin du prélèvement. Ecrire manuscritement, le nom marital, le prénom, le sexe et la date de naissance (et le nom de naissance pour les groupes sanguins).
ATTENTION, il est strictement interdit de transvaser l’échantillon
d’un tube à un autre quelque soit le type de tube.Remarque : le prélèvement sanguin en pédiatrie doit répondre à plusieurs exigences. Il doit être réalisé sur un volume minimal, de la façon la plus indolore possible tout en conservant la qualité de l’échantillon recueilli pour éviter notamment l’obtention d’un prélèvement fortement hémolysé ou coagulé. Il est conseillé d’orienter les enfants en bas âge directement au laboratoire. Les quantités de sang à prélever sont de l’ordre de 1 ml/kg pour les enfants de moins de 5 ans.
Réalisation des recueils urinaires
- Recueil des urines de 24 h
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(chez la femme, le recueil doit être réalisé en dehors de la période des règles)
- Le matin au lever, uriner normalement en totalité dans les WC
- Noter l’heure et le jour : c’est le début de la période de 24h
- Ensuite, recueillir la totalité des urines émises pendant la journée et la nuit jusqu’au lendemain même heure dans le récipient fourni (entre 2 recueils, conserver les urines au froid si possible)
- Le lendemain matin au lever, recueillir les urines dans le récipient fourni : c’est la fin de la période de 24 heures.
- Rapporter rapidement le récipient au laboratoire.
- Compte d’ADDIS (= HLM) : urines de 3h
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- Le matin, se lever 3 heures avant l’heure habituelle de réveil
- Uriner en totalité dans les WC
- Boire environ ¼ de litre d’eau
- Se recoucher pendant 3 heures (impératif)
- Après 3 h : se lever, réaliser une toilette locale soigneuse et uriner en totalité dans le récipient fourni
(il est indispensable de recueillir la totalité des urines) - Rapporter rapidement le récipient au laboratoire.
- Index de NORDIN et Taux de réabsorption des phosphates : urines de 2 heures
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- Au lever, uriner normalement, ne rien recueillir
- Boire ¼ de litre d’eau, si possible peu minéralisée (VOLVIC)
- Recueillir toutes les urines pendant les 2 heures qui suivent (utiliser le flacon de 2,5 l ou 500 ml)
- Se rendre au laboratoire sans délai pour réaliser la prise de sang au laboratoire à jeun et rapporter le récipient.
- Test de Pak
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- Le patient est soumis à un régime pauvre en calcium une semaine avant le test (< 400 mg/jour d’apport calcique)
Suppression des produits laitiers ou d’origine laitière et boire une eau pauvre en calcium (type Volvic®). - A partir de 21h, le soir précédant l’examen, le sujet observe un jeûne strict, excepté la prise de 300 ml d’eau jusqu’au lendemain matin 7h où le sujet absorbe 600 ml d’eau pauvre en calcium après avoir vidé sa vessie.
- Recueil des urines entre 7h et 9h le matin
- A 9h, prise de sang pour dosage calcium, phosphore, PTH
- Le sujet absorbe en suivant une charge calcique de 1g
- Les urines sont ensuite recueillies pendant 2h
- A 11h, recueil urinaire (échantillon) et nouvelle prise de sang avec dosage des mêmes paramètres
- Le patient est soumis à un régime pauvre en calcium une semaine avant le test (< 400 mg/jour d’apport calcique)
- Cristallurie : premières urines du matin
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(prélèvement au laboratoire fortement conseillé)
- Le matin au lever, commencer à uriner dans les toilettes
- Stopper le jet
- Recueillir le milieu du jet dans le flacon stérile SANS ADDITIF
- Finir d’uriner dans les toilettes
- Refermer le flacon soigneusement et hermétiquement
- Identifier le flacon (nom, prénom, date de naissance)
- Rapporter rapidement le flacon au laboratoire (dans l’heure) en le maintenant à une température > à 20°C
- Compléter la fiche de renseignements cliniques « cristallurie »
Surtout ne jamais mettre le flacon au réfrigérateur ou au froid